11 janvier 2024

Lancement de Fracas, le média des combats écologiques

Chères lectrices, chers lecteurs,

Si vous lisez ces lignes, c’est que vous comptez parmi les plus de 1000 personnes à avoir suivi Fracas avant même son lancement. On ne vous attendait pas si nombreux·ses, donc avant toute chose: un grand merci!

On a bossé d’arrache-pied ces trois derniers mois pour poser les murs porteurs du projet. On a exploré plein de pistes, échafaudé des plans diaboliques, discuté pendant de longues heures entre nous mais aussi avec notre entourage militant, intellectuel, journalistique pour préciser ce que devrait être le rôle d’un média écolo aujourd’hui.

Vous l’avez compris, on ne voulait surtout pas faire un «média écolo de plus» mais bien construire celui qui n’existait pas encore: un média qui contribue à radicaliser et politiser l’écologie!

Il reste encore un grooos bout de chemin à parcourir avant que vous n’ayez le magazine entre vos mains. Cette newsletter sera donc l’occasion, toutes les deux semaines, de faire un point d’étape et de vous raconter où nous en sommes, mais aussi de vous proposer très vite des analyses sur l’actu, des exclus de livres, un point sur l’agenda des luttes et des chroniques cinglantes.

Pour tout lancement de média, il est coutume de dévoiler la ligne édito. Alors voici venu le moment solennel du manifeste…


Fracas est un média papier, numérique et audiovisuel consacré à l’écologie, ses enjeux, ses luttes, ses courants de pensée. Nous n’avons pas choisi comme slogan «le média des combats écologiques» par hasard.

Combat parce que nous défendons un journalisme engagé qui ne se pare pas d’une prétendue objectivité, et qui entend entretenir un rapport véritablement politique au monde. Notre priorité est d’armer intellectuellement nos lectrices et nos lecteurs pour prendre part aux luttes présentes et à venir.

Combat, parce que nous devons saboter les tentatives de détournement de l’écologie par ses adversaires. Alors qu’historiquement elle est largement le fruit des courants socialistes, libertaires, humanistes, l’écologie est aujourd’hui vidée de sa substance révolutionnaire. Contre les écofascismes en germe, le carbonationalisme en plein essor, le greenwashing du capitalisme fossile et le techno-solutionnisme rampant, le camp de la justice sociale et de l’émancipation doit plus que jamais batailler pour imposer sa définition d’une écologie radicale.

Combat parce que nous devons résister à la montée des forces réactionnaires et à la radicalisation du néolibéralisme. L’extrême-centre comme l’extrême-droite, en France et ailleurs, sont entrés dans une phase de criminalisation et de répression inédite des mouvements écologistes, au point que l’espace qu’il restait pour que puisse s’exprimer une critique radicale et le désir d’une alternative au capitalisme est en train de disparaître.

Combats au pluriel, parce que nous ne devons pas perdre de vue que le camp de l’écologie sociale et politique n’est pas homogène: écosocialisme, écoféminismes, municipalisme libertaire, pensées du vivant, écologies décoloniales, écomarxisme, non-violence ou désarmement, désertion ou entrisme…

Nous voulons offrir un espace de convergence et d’échange pour l’écologie et donner voix au chapitre à ses différentes sensibilités, faire dialoguer ses traditions, raconter ses trajectoires historiques et intellectuelles, amplifier certaines dynamiques locales et militantes.

La publicité est le bras armé du système productiviste et lui permet d’écouler ses surplus de marchandises au prix de gaspillages et de destructions toujours plus importants. Elle doit en permanence créer de nouveaux besoins, de nouveaux luxes et de nouvelles pauvretés.

Fracas est un média à la fois indépendant et écologiste : il nous paraît inconcevable de proposer autre chose qu’une production éditoriale sans publicité.

Quand est venu le moment de réfléchir à la forme juridique de Fracas, il est vite apparu qu’aucun·e de nous n’avait envie d’avoir un patron, mais plus encore d’être le patron de quelqu’un d’autre. Il nous tenait à cœur d’expérimenter une autre voie et tenter d’incarner le monde auquel nous aspirons.

Nous avons donc décidé de constituer Fracas en Société coopérative de production (Scop). Ce mode de gouvernance historique et éprouvé permet l’auto-organisation des travailleuses et des travailleurs sans intervention de détenteurs de capitaux, et assure ainsi l’indépendance éditoriale du titre.

Cette gouvernance permettra l’entrée progressive de tous les salarié·es au capital, et de les inclure dans les instances de décision. Elle assure aussi une grande transparence dans la comptabilité et les orientations de l’entreprise.

Les prochains mois seront décisifs quant aux ambitions que peut porter Fracas. Notre premier objectif sera de vous proposer un magazine papier de belle facture, radical dans ses dossiers comme dans son parti pris graphique.

Si nous parvenons à fédérer suffisamment autour de ce projet et réunir assez de fonds, nous pourrons mettre en place un authentique bimédia : un studio de production de vidéos pour diffuser rapidement des contenus de vulgarisation et de débat.


Pour y arriver, nous aurons besoin de vous ! Pour l’heure, vous pouvez parler du média autour de vous, partager cette newsletter et nous donner votre avis sur cette première édition en nous écrivant à redaction@fracasmedia.fr.

Dans la prochaine édition de cette newsletter, on vous parlera de l’équipe, de ce qu’on a fait avant, pourquoi Marine aime Beyoncé , Philippe les plantes carnivores et Clément la tarte au Maroilles – mais surtout pourquoi on a décidé de fonder Fracas.

Merci d’avoir lu jusqu’ici, et faites du bruit pour Fracas !

Philippe, Marine et Clément

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