La guerre globale contre les peuples
De Gaza à Belfast, du Rojava au Chiapas, les guerres coloniales et contre-insurrectionnelles ont servi de laboratoire. Leurs doctrines, armes et techniques sont constamment réaffectées à la surveillance des métropoles, la répression des quartiers populaires, la gestion des camps d’exilé·es ou encore la militarisation des frontières. Une porosité richement documentée dans cette enquête du chercheur et militant Mathieu Rigouste, déjà auteur du remarqué La Domination policière (La Fabrique) réédité en 2021.
En remontant le fil de l’« ordre sécuritaire global » et de la « mécanique impériale » qui le sous-tend, il fait apparaître l’existence d’une « internationale antisubversive » emmenée par la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et Israël. Des pays qui transmettent leurs méthodes et technologies à d’autres États subordonnés pour sous-traiter l’expansion du capitalisme et cadenasser l’ordre social partout sur le globe. Mais « aucun pouvoir n’est tout-puissant et les empires s’épuisent avant les peuples », invoque l’auteur, qui appelle à « [s’]organiser pour désarmer les machines de guerre ».
Clément Quintard