4 juin 2024

Bilan de la campagne !

Bonjour à toutes et tous,

On vous aura bien embêtés ces dernières semaines, mais ça valait le coup ! Fracas est maintenant sur des rails et peut regarder un peu sereinement l’avenir. Dans cette newsletter, on revient en toute transparence sur notre bilan de campagne, puis on vous explique à quoi va servir l’argent concrètement. Et on oublie pas de remercier quelques personnes.

Revenons rapidement sur les chiffres au lendemain de notre campagne de précommandes :

  • 3 500 contributeur·ices ;
  • 160 000 euros récoltés ;
  • 1 600 abonné·es à la revue papier ;
  • une communauté de 17 000 membres sur Instagram ;
  • une base newsletter qui a dépassé les 3 000 membres.

Cela fait de Fracas le plus gros lancement de média indé écolo ! Dans la catégorie média papier, on se place dans le top 10 des lancements de médias en financement participatif, derrière des médias comme Epsiloon, La Déferlante, SoGood, Zadig ou Ebdo. On est fier de ce tour de force, mais surtout hyper reconnaissant vis-à-vis de toutes celles et ceux qui nous ont permis de le réaliser.

Pour rappel, et pour entrer dans l’écologie du financement participatif, on fait ce beau lancement :

  • malgré un épuisement du modèle et une baisse des collectes sévère, déjà amorcée en 2023, particulièrement sur le modèle du don (avec ou sans récompense) ;
  • sans figure de prou médiatique qui sont souvent la locomotive de ce type de projets ;
  • sans aller chercher de gros dons, qui ne nous paraissaient pas correspondre à l’esprit de cette campagne ;
  • malgré le manque de bras, puisque nous avons tout fait à trois (sans compter les gens que nous avons rémunérés sur les différentes missions).

Cette campagne nous aura aussi permis de prendre la température du lectorat, tester des formats, nous rendre compte de certaines difficultés spécifiques à la vidéo, d’affiner notre regard stratégique sur ce projet multimédia pas évident à faire tenir. Elle nous aura rassuré, aussi : le lectorat est au rendez-vous pour soutenir une presse libre, indépendante, combative !

Alors, que va-t-on faire de ces quelque 160 000 euros ? Là-dessus, comme promis, transparence totale. Le schéma, puis on détaille !

On commence par le plus important : fabriquer le premier numéro, celui que vous avez commandé et qui sera par ailleurs diffusé en librairies et dans des Relay gare.

On compte donc, dans ce budget :

  • 17 000 euros pour l’impression ;
  • 15 000 euros pour l’écriture des articles confiés à nos journalistes pigistes ;
  • 8 000 euros pour payer les illustrateurs et les photographes.

Si on ajoute sur ce poste l’impression et la fabrication de nos autres publications et produits que nous avons conçus et écrits nous-mêmes (la carte des pensées de l’écologie, les ABC de l’écologie et l’écharpe bi-face and furious), on arrive à un budget prévisionnel de 45 000 euros rien que pour la fabrication du numéro 1.

Une fois le numéro écrit, illustré et imprimé, encore faut-il le distribuer, c’est-à-dire l’acheminer dans les différents points de vente et librairies, mais aussi payer les frais postaux pour qu’il arrive jusque dans vos boîtes aux lettres : comptez environ 20 000 euros.

Sous-total : 65 000 euros.


Il y a ensuite tous les services extérieurs qui ont permis la structuration du média, c’est-à-dire de penser au-delà d’un projet « one shot ». Toutes ces dépenses représentent environ 25 000 euros. Nous parlons ici de :

  • l’accompagnement marketing, site, com’ (entre autres) réalisé avec Médianes ;
  • l’accompagnement stratégique sur la campagne réalisé par Collectif ;
  • l’accompagnement sur le montage et l’organisation future de la coopérative assuré par l’URScop ;
  • les commissions retenues sur chaque transaction par nos prestataires de commerce en ligne, les frais bancaires, les frais d’assurance, l’expertise comptable…

Sous-total : 90 000 euros.


On arrive à présent aux frais de fonctionnement. Pour le moment ils sont quasi nuls, car on a réussi à faire sans investir ni dans du matos ni dans des locaux, juste avec les moyens du bord.

À partir de septembre, nous allons devoir :

  • nous mettre en quête de bureaux pour accueillir l’équipe de Fracas, donc payer un loyer, l’eau et l’électricité (2 500 euros par mois minimum si on se projette sur un espace capable d’accueillir 6, 8, voire 10 personnes, une imprimante, une salle de réunion, une petite pièce d’enregistrement…);
  • investir dans du matériel (informatique, vidéos, logiciels et fournitures), soit à la louche 15 000 euros.

Notre compte en banque va donc devoir s’alléger de 25 000 euros supplémentaires pour 2024.

Sous-total : 115 000 euros.


Bon, et on n’oublierait pas un petit quelque chose ? Les salaires, par exemple ? Pour nous verser à tous les trois à partir de septembre prochain le minimum de la grille des salaires fixée lors des dernières négociations syndicales et en comptant les cotisations sociales, il faudra aligner encore pas moins de 45 000 euros d’ici la fin de l’année. Sans compter les salariés qui vont nous rejoindre !

Si on fait maintenant la somme de toutes ces dépenses poste par poste, ça nous donne…

Total 160 000 euros !


Rassurez-vous, cela ne veut pas dire que nous sommes déjà le couteau sous la gorge. Grâce à toutes celles et ceux qui nous ont soutenu, nous pouvons nous projeter sur plusieurs numéros, et donc des cycles de dépenses et de recettes.

D’ici la fin de l’année, nous allons avoir de nouvelles entrées d’argent :

  • les ventes de numéro (en librairies, en gare, sur notre boutique) ;
  • les abonnements (via des souscriptions “libres” renouvelées chaque trimestre, ou à l’année) ;
  • une subvention pour le lancement du média (50 000 euros de la bourse émergence du ministère de la Culture, du moins on l’espère) ;
  • une émission de titres participatifs (une sorte de prêt avantageux que peut contracter une coopérative auprès de particuliers ou d’entreprises, sans perdre son indépendance) que nous allons bientôt mettre en place.

Ces fonds vont nous être indispensables pour étoffer l’équipe – nous avons prévu de réaliser trois embauches : un·e responsable marketing, un·e journaliste papier et un·e journaliste vidéo –, payer les frais de productions des prochains numéros et développer le média, notamment sur tout le volet vidéo.

Nous avions commencé par ajouter à cette newsletter un « et ensuite » qui revenait sur les chantiers prioritaires de Fracas, l’agenda des prochains mois, les recrutements, etc. Et ça commençait à faire vraiment long, donc on vous enverra une autre newsletter la semaine prochaine pour vous expliquer la suite.

On se contentera, en guise de conclusion, de remercier les gens dont l’aide désintéressée a été précieuse, qui nous ont épargné des erreurs, qui nous ont permis d’éviter certaines impasses ou d’en sortir, qui ont débloqué des situations épineuses.
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Merci à Johan et Zoé des éditions Divergences de nous avoir ouvert les portes du monde de la librairie ;

à Pierre Cattan, Alexandre Brachet, Allan Henry de nous avoir conseillés tantôt sur la production vidéo, tantôt sur le montage d’une entreprise média ;

à Emmanuelle Josse de La Déferlante, Eric Aeschimann du Nouvel Obs, et à Florent Guignard du Drenche pour leur partage d’expérience ;

à Jérémy Dousson d’Alternatives Economiques, Nicolas Loubet de la Coop des Milieux et David Eloy de l’EMI pour leurs conseils sur l’organisation coopérative ;

à Marie Rouge et Kévin Deneufchatel pour la dépanne au pied levé ;

à Paul Tsnobiladzé pour sa connaissance des serveurs DNS et sa haine du PHP ;

aux membres du comité éditorial et stratégique pour leur confiance ;

à Youness, Christelle, Nicolas, Isma, Damien, Amélie, Vincent, François, Théo, Emile, Yann qui ont cru en Fracas ;

Et à Alban, Agathe, Anne-Louise, les copaines, les camarades, et celles et ceux qu’on a eu la maladresse d’oublier de citer ici.
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Philippe, Marine et Clément

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